Dark Light
Le comportement des députés Thomas Thevenoud (PS) et Jérôme Lavrilleux (UMP) montre le profond mépris des élus pour leur électorat.

La carrière éclair du secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, Thomas Thévenoud (PS), est un énième symptôme du cancer qui est en train de tuer lentement la France. Limogé pour ne pas avoir déclaré ses revenus aux impôts, il refuse de rendre son siège à l’Assemblée.

thevenoud
Thomas Thévenoud

Le faux-pas du député de Saône-et-Loire est étonnant. Dans un pays où l’on parle presque tous les jours d’impôts, chaque idiot sait qu’il doit déclarer son revenu, mais pas Thévenoud qui était pourtant vice-président de la Commission Cahuzac. Mariés, les Thevenoud font fort probablement une déclaration commune. Dans ce couple moderne, elle gagne plus que lui. Le Monde estime le salaire mensuel de Madame à 19.000 euros, celui de Monsieur à 8.272 euros, plus bien évidemment de nombreux avantages en nature. L’épouse est chef de cabinet du deuxième homme le plus important de la République, le président du Sénat donc elle a déjà entendu parler du concept des impôts. Pourtant, à aucun moment à la table des Thevenoud, l’un de ces serviteurs de l’État a dit à l’autre « dis chéri(e), on n’aurait pas oublié quelque chose ? ».

Débordé

Selon l’ancien ministre, il n’est « ni fraudeur, ni cynique, ni homme malhonnête. » Il est juste ignorant, un bon à rien. La raison de l’oubli ? « Depuis quelques années, je me suis laissé déborder par mon engagement public », se défend l’ancien secrétaire d’État. Étonnant, puisque depuis 2006, les déclarations sont pré-remplies. Il suffit de la vérifier et de la valider sur Internet. Cela prend en tout cinq minutes top chrono, mais soyons généreux et donnons au couple Thévenoud une demi-heure pour cette activité basique qui se répète à chaque printemps. On ne peut pas leur en vouloir : le couple Thévenoud n’ayant jamais travaillé dans le privé ne connaît pas le concept de la gestion du temps.

Bygmalion

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Jérôme Lavrilleux

L’autre député qui a fait parler de lui cet été est l’illustre Jérôme Lavrilleux (UMP). Cet ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 a été élu au Parlement européen le 25 mai. Le lendemain de son élection, Lavrilleux admet, avec des larmes de crocodile, avoir participé à la mise en place d’un système de fausses factures, trompant alors les adhérents de l’UMP ainsi que la République entière en mentant sur les dépenses de la campagne de l’ancien président. La justice se prononcera sur cette affaire dite « Bygmalion », mais en attendant Lavrilleux fait savoir qu’il compte bien prendre sa place dans l’hémicycle strasbourgeois. En plus de son salaire confortable, Lavrilleux dispose d’une enveloppe mensuelle de 21,209 euros pour son cabinet. Fin août, il embauche son premier assistant parlementaire, Quentin Bataillon, un très jeune ancien de l’agence Bygmalion.

Malgré ses aveux, Lavrilleux n’est toujours pas exclu de l’UMP, car si jamais ce parti avait la mauvaise idée de le faire, Lavrilleux « parlerait ». Mettons les choses au clair : un député européen, rémunéré par les contribuables du vieux continent, menace de faire du chantage à ses anciens collègues, toute honte bue ! Un délit passible de trois ans d’emprisonnement (art. 434-5 Code pénal).

Tumeurs

Thévenoud reste donc député, mais quitte le PS. Lavrilleux reste eurodéputé et pour l’instant membre de l’UMP. Ce sont deux cas semblables qui contribuent au sentiment du « Tous Pourris » des citoyens français. Certes, ils ont été élus légalement et ils ont donc « droit » à leur siège, sauf que le jour du scrutin, les électeurs ne disposaient pas de toutes les informations nécessaires pour faire le bon choix. Ils ignoraient que Thévenoud était un incompétent et Lavrilleux un escroc. Il y a eu, pour ainsi dire, tromperie sur la marchandise. Au lieu de rembourser les dupes, les deux font preuve d’un profond mépris à leur égard.

Chimio

Aujourd’hui, Manuel Valls se dit « atterré » par le comportement de Thomas Thévenoud, une réaction typique pour un manager dépassé par ses propres incompétences. En effet, c’est le premier ministre qui a fait une erreur de casting en embauchant Thévenoud. Un vrai chef assumerait ses mauvais choix. Pas Valls. Peu importe. Finalement, Thévenoud et Lavrilleux ne sont que deux exemples des nombreuses tumeurs malignes du cancer politico-politique qui a colonisé notre système. Aucun parti n’échappe à cette maladie généralisée. Presque partout, il y a des métastases qui montrent à quel point les élus se moquent des électeurs. La période de radiothérapie et de chimio sera très longue, sauf bien évidemment si le patient ne décède avant la fin du traitement…

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