Comment être pour le « mariage pour tous » quand on est contre le mariage tout court ?
Telle est la question que je me pose depuis le début de l’archaïque débat sur le projet de loi qui mettra fin à une discrimination regrettablement légalisée jusqu’ici.
Conclure un mariage est sans doute l’un des actes les moins romantiques que l’on puisse faire dans une vie humaine. Si les amoureux ont vraiment besoin d’un contrat juridique pour prouver qu’ils s’aiment, je plains leur avenir. Le mariage est un acte très hypocrite. Vu que 50% des mariages en France finissent en divorce, à chaque fois qu’un couple se dit ‘oui’ devant un fonctionnaire de l’état civil, statistiquement il y a au moins un des deux partenaires qui est en train de mentir. Enfin, ils ne sont là que pour des raisons fiscales, par pression sociale ou tout simplement parce qu’ils ont peur de finir seuls. Si cela ne dépendait que de moi, cette institution inutile et trompeuse serait abolie demain.
Malgré ma profonde opposition au mariage, je sais aussi être pragmatique. Et je constate que tout le monde n’a pas le même accès à ce droit civique. Etrangement, l’Etat qui a le mot ‘égalité’ dans son slogan publicitaire, fait une distinction entre ses citoyens uniquement basée sur leur préférence sexuelle. Une discrimination par ailleurs interdite par la Constitution (mais autorisée par le Conseil constitutionnel, ce qui montre juste que mêmes les sages peuvent se tromper).
Et c’est pour en finir avec cette inégalité des droits que je suis pour cette loi. Bien évidemment je regrette que, en voulant accéder à l’institution bourgeoise du mariage, les homosexuels soient prêts à dire adieu à cette dernière caractéristique qui les rendait encore un peu branchés. Mais je pense finalement que tout le monde devrait avoir le même droit de faire des énormes conneries dans la vie. Ceux qui ont d’autres arguments, pour ou contre, se disqualifient dans ce débat.