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La chute du gouvernement néerlandais samedi est peut-être un mauvais développement pour le Plat-pays mais pourrait s’avérer de bon augure pour le candidat socialiste à la présidence française.

La chute du gouvernement néerlandais samedi est peut-être un mauvais développement pour le Plat-pays mais pourrait s’avérer de bon augure pour le candidat socialiste à la présidence française.

Mise à jour, 23 avril 2012: Le premier ministre néerlandais présentera sa démission à la reine Béatrix à 14h.

Après sept semaines de négociations à huis clos pour trouver un plan d’austérité de 16 milliards d’euros, le leader populiste Geert Wilders a claqué la porte samedi de la fragile coalition de droite à tendance xénophobe. Au pouvoir depuis octobre 2010, le gouvernement néerlandais avait, comme lourde tâche, d’équilibrer les comptes du pays sévèrement dégradés. Avec cette nouvelle crise politique, il est quasiment acté que les Pays-Bas ne respecterons pas les engagements pris auprès de leurs partenaires européens. C’est assez ironique. Les Néerlandais furent les plus fermes vis-à-vis de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal, ces “mangeurs d’ail” incapables de faire le ménage dans leur économie. Officiellement en récession, les Pays-Bas n’ont plus de leçons à donner aux autres. L’arroseur arrosé.

Les Néerlandais iront aux urnes juste avant ou juste après l’été. Et les résultats de ce scrutin pourraient profondément changer le paysage politique européen. Le nouveau leader du PvdA, le parti travailliste, Diederik Samsom (40 ans, un bébé comparé à l’âge des politiques français) jouera un rôle clé. Un autre parti pourrait également avoir sa place dans la coalition : le SP. Situé à gauche du PvdA, ce parti eurosceptique, comparable au Front de Gauche de Mélenchon, est en forte progression. Il se pourrait donc que le prochain Premier ministre néerlandais soit de la même couleur politique que le nouveau président français.

Réalité européenne

Mais quel rapport entre cette actualité politique batave et l’élection présidentielle française ? C’est simple : depuis la crise de l’euro, la politique ‘nationale’ d’un pays-membre, influence plus ou moins directement la politique d’un autre état-membre. Si elles sont décidées conjointement, les règles budgétaires restent ‘dictées’ par l’Europe. Autrement dit : ce qu’il se passe à Bruxelles détermine ce qui se passe dans la politique nationale. Voilà une réalité dont devraient tenir compte les 44,5 millions de Français appelés aux urnes ce dimanche.

La donne à la table du Conseil risque de changer. Avec notamment la fin de la ligne dure des Néerlandais à Bruxelles. Comme François Hollande, les travaillistes néerlandais souhaitent renégocier le nouveau traité du 1er mars dernier. Objectif : moins d’austérité, davantage de social et un peu plus de temps pour équilibrer les comptes. De quoi faciliter la tâche du probable futur président français d’imposer des reformes à ses citoyens. La crise politique néerlandaise à la veille de l’élection présidentielle est de bon augure pour les Socialistes européens. L’avenir nous dira si c’est également une bonne nouvelle pour les 500 millions Européens…

Photo: Gadl

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